Test : Oribiky, le vélo à assistance électrique en libre-service français

Cocorico ! Après avoir évoquer les bases du vélo en libre-service dans un précédent article, on va parler ici d’un vélo électrique en libre-service français. Oribiky est une start-up française qui propose un vélo à assistance électrique (VAE) en libre-service et surtout en « semi-floating ». Il fonctionne sans borne mais ne peut pas être déposé n’importe où. On va tout vous expliquer au cours de ce test.


Présentation du vélo bleu-blanc-rouge

Vélo libre-service Oribiky canal
Un beau vélo Oribiky à l’état sauvage au bord du canal

Un vélo qui ne laisse pas indifférent

De prime abord, on peut souligner le fait que l’Oribiky a vraiment de la gueule. Certes, chacun aura son propre avis mais son aspect ne peut pas vous laisser indifférent. On le remarque facilement avec ces couleurs bleu-blanc-rouge, il est français après tout.

En termes de finition, on sent un vélo bien construit, avec des matériaux de qualité pour un vélo en libre-service. On est loin des Gobee Bike (RIP) qui étaient trop légers, trop fragiles.

La différence majeure avec un vélo en libre-service classique se situe au niveau de la protubérance sur le cadre: la fameuse batterie.

Batterie arrière Oribiky
La batterie vue de près, on peut apercevoir le bouton « caché » en haut et les diodes en bas, qui symbolisent le niveau de la batterie.

Une conduite sans (trop) d’efforts

En terme de conduite, on est bien sur un vélo à assistance électrique. On pédale sans trop se fatiguer et on sent vraiment l’aide de la batterie. C’est très appréciable. Néanmoins, j’aurais apprécié d’avoir un coup de pédale moins souple, j’ai eu l’impression de pas mal pédaler. Un peu plus de résistance me conviendrait plus mais j’imagine que c’est une question d’habitude.

Le vélo est très maniable, se faufile bien. L’aide de la batterie permet de ne pas sentir son poids. C’est donc une solution idéale pour les trajets en mode vélotaf car il permet d’éviter de faire trop d’efforts. Cela permet d’éviter les fâcheuses auréoles sur la chemise. Néanmoins, au cours de mon test, j’ai eu un petit coup de chaud quand la batterie s’est éteinte d’elle même au cours d’un trajet. Je ne sais pas si c’est un problème récurrent mais on le sent tout de suite.

Je n’ai pas énormément de point de comparaison avec d’autres vélos électriques mais ce vélo me semble tout à fait satisfaisant en terme de conduite.


Une application très didactique

L’application est somme toute traditionnelle, une fois votre inscription faites via votre numéro de téléphone, vous atterrissez sur une carte qui donne la position des différents vélos. Une fois que vous avez rentré votre moyen de paiement, vous pouvez vous lancer à la recherche d’un vélo.

Carte des vélos Oribiky
Carte des vélos disponibles sur l’application Oribiky

Un système de réservation efficace

Lorsque vous cliquer sur un des vélos, deux options s’offrent à vous: soit vous pouvez débloquer le vélo dès maintenant, soit vous pouvez le louer plus tard. En cliquant sur ce deuxième bouton, Oribiky nous permet de réserver un vélo pendant 10 minutes. Vous pouvez annuler la réservation à tout moment mais si vous dépassez ce temps, 1,5€ vous serons facturés automatiquement. C’est une option interessante qui vous permet d’atteindre sereinement votre vélo à assistance électrique en libre-service.

Une fois l’option posée, vous avez un compteur de minutes et une estimation de la distance. Malheureusement, même si le vélo n’est jamais trop loin, j’aurais apprécié d’avoir une indication sur l’itinéraire à prendre, surtout si le timing est serré.

De plus, le système de réservation a un léger problème: si vous n’arrivez pas à trouver votre vélo, vous êtes facturé. J’ai failli avoir ce souci pour ma première location car lorsque je me suis rendu sur place, il n’y avait pas de vélo. Heureusement qu’il me restait quelques minutes mais cela peut vite tourner en mode Fort Boyard. Je tiens à préciser que c’est peut-être un problème isolé et, qu’en soit, prélever des frais pour des réservations « abusives » est tout à fait légitime.

Le déverrouillage du vélo Oribiky

Une fois votre vélo atteint, il nous vous reste plus qu’à le débloquer. Le déblocage du vélo Oribiky est relativement simple et se fait étape par étape: une fois que vous l’avez légèrement balancé de gauche à droite, on vous demandera d’allumer votre bluetooth pour se connecter au vélo. Ensuite, vous pouvez allumer la batterie. Le bouton de la batterie n’est pas forcément simple à trouver au tout début, il se situe sur le bloc noir en dessous de la selle. Sur le dessin affiché dans l’application, on pourrait croire qu’il se situe au niveau de l’antivol. Je sais, c’est pas logique d’allumer une batterie via un antivol mais je me suis laissé avoir.

Une fois la batterie allumée, c’est parti pour la vérifications des freins, des lumières et des pneus. Même s’il est possible de passer cette vérification, il est important de la faire en amont de la location. Sur les vélos en libre-service, il n’est pas rare de tomber sur des vélos à plat et c’est toujours rageant une fois dessus. Si je peux chipoter un peu, j’aurais bien ajouter une étape pour ajuster le niveau de la selle, certes, c’est plus du confort que de la sécurité mais c’est important aussi.

Une fois le déverrouillage de l’antivol sur la roue arrière fait, on est prêt à rouler !

Location en cours Oribiky
L’écran que vous verrez une fois la location lancée

La dépose du vélo

Une fois votre trajet fini, vous allez souhaiter laisser votre vélo. C’est à ce moment là que vous verrez la particularité de ce service de vélo en libre-service: il est en « semi-floating ». Vous pouvez déposer l’Oribiky dans de très nombreux endroits mais pas n’importe où. Il doit être déposé dans Paris ou la petite couronne (communes limitrophes) et surtout, vous devez obligatoirement le déposer sur un parking à vélo.

L’application est assez claire à ce sujet: déposer un vélo au mauvais endroit, comme un trottoir par exemple, vous expose à une pénalité forfaitaire de 50€. C’est assez dissuasif. En soit, cette démarche n’est pas si anodine que ça. Oribiky anticipe les futurs potentielles législations qui visent à interdire aux vélos et trottinettes de se garer sur le trottoir. Comme il y’a eu beaucoup d’abus, la société va sûrement s’adapter à ces nouveaux moyens de transports urbains.

Comme vous pouvez le voir ci-dessus, si l’application via le GPS ne détecte pas le vélo comme étant sur un parking à vélo, elle vous proposera deux solutions. Vous pouvez cliquer sur « localiser le parking le plus proche » et l’application basculera sur Google Maps afin de vous donner l’itinéraire vers ce fameux parking. L’autre solution est de déclarer un nouveau parking à vélo. C’est à ce moment là que vous devez déclarer le fait que vous êtes conscient qu’une pénalité forfaitaire peut s’appliquer.

Le fait de déclarer un parking n’est pas anodin. Oribiky va pouvoir avoir rapidement une carte assez complète des différents parking à vélos sur Paris et la petite couronne. D’un coté, cela offre à Oribiky un avantage non négligeable en terme de data par rapport à d’éventuels concurrents. De l’autre, cela arrange aussi l’utilisateur de ne pas faire des centaines de mètres pour aller sur un parking « certifié » en déclarant lui-même un parking.

Une fois la déclaration faites, le verrouillage peut être lancé. Pour vérifier si le verrouillage s’est bien passé, vous pouvez regarder l’antivol présent sur la roue arrière, il doit être fermé.

Je dois quand même dire que le verrouillage du vélo peut être capricieux. Au cours de mes différents tests, j’ai rencontré le problème où le vélo ne se verrouille pas. Un message du type « Problème de connexion au vélo ! Merci de réessayer une autre fois » apparaissait quand j’essayais de fermer. Le message est assez curieux, c’est difficile de se dire « tiens j’essaierai plus tard » quand on souhaite verrouiller le vélo. Vous pouvez essayer de fermer l’application et de désactiver votre bluetooth pour ensuite réessayer d’ouvrir l’application pour verrouiller le vélo. Si cela ne marche pas, il va falloir passer par l’assistance qui vous aidera à résoudre ce problème.

Une fois bien verrouillé, vous accéder à un récapitulatif du trajet:

Récapitulatif du trajet Oribiky
Un récapitulatif du trajet

Malheureusement, le trajet qui s’affiche n’est pas exactement le trajet que vous avez fait. Vous ne voyez que l’adresse de départ et d’arrivée. Vous ne pouvez pas visualiser le trajet effectué en détail. C’est bien dommage car cela donne des chiffres assez bizarre. Si on regarde le trajet que j’ai fait, on pourrait comprendre que j’ai fait 17 minutes à vélo pour 0,59 km. Même à pied, ce n’est pas rapide ! Bien évidemment, ça reste un détail et cette page à le mérite d’exister.

Un service client accessible

C’est un point qui peut faire une petite différence: le service client d’Oribiky est accessible via un chat dédié au sein de l’application. Bien évidemment, vous pouvez le joindre au téléphone mais le fait d’avoir un chat est un vrai plus pour moi. C’est moins intrusif et permet d’avoir une réponse claire, par écrit. Néanmoins, comme j’ai eu le cas, un problème qui nécessite plusieurs manipulations implique de passer par le vocal. Ce qui, en soit, est assez normal, cela permet une résolution plus rapide.


Des prix compétitifs

Tout d’abord, il faut souligner le fait que l’on doit payer 28 euros de caution, plus 2 euros de frais de dossier. Cette caution est remboursable mais elle est prélevé par défaut. Il vous coûtera donc 30 euros avant de prendre un vélo.

La caution remboursable Oribiky
Le message qui annonce la caution

En ce qui concerne les prix, on peut dire qu’on a le choix. Il y’a un prix pour chaque type d’utilisation:

  • Sans abonnement: 0,12€ la minute d’utilisation. Il semblerait que ça soit une offre de lancement. Le prix pourrait passer à 0,15€ la minute ensuite
  • Avec forfait: pour 24€, vous avez 240 minutes d’utilisations, soit 0,10€ la minute
  • Avec abonnement: chaque offre permet d’avoir les 20 premières gratuites, ces deux offres semblent être des offres de lancement
    • 19,99€ par mois
    • 14,99€ par mois pour les étudiants, bas revenus ou retraités
  • Trajets illimités 24h: pour 15€ vous avez la possibilité d’utiliser autant le vélos que vous le souhaitez pour une durée de 24h (décompte au moment de l’inscription)

Afin de comparer les prix, on peut comparer le coût moyen pour 10 minutes entre une trottinette en libre-service et ce vélo:

10 minutes d’Oribiky équivaut à 1,2€ avec le prix de base contre 2,5€ pour une trottinette du type Lime, Birdon est deux fois moins cher. Certes, le vélo implique de pédaler mais avec l’assistance électrique, on est pas loin d’une trotinette électrique en terme de ratio vitesse/effort.

On peut donc voir qu’il y’a un large panel de prix. Les prix sont très compétitifs, même le prix à la minute sans abonnement est correct. J’appuierai le fait que le forfait à 15€ me semble vraiment pas cher. Le vélo ayant 100km d’autonomie théorique, on peut dire que vous avez de quoi faire en une journée.

Certaines offres semblent être des offres de lancement mais j’ai un petit doute sur le prix réel post-lancement. Le forfait à 19,99€ par mois passerait à 32,99€ et le forfait à 14,99€ par mois passerait lui aussi à 32,99€ par mois. C’est peut-être une erreur mais je pense que de toute manière, les prix finaux sont un peu surgonflés.

Grille des prix Oribiky
Les tarifs présents sur le site Oribiky

Conclusion

Pour conclure sur ce test, j’ai envie de dire que l’Oribiky est un vélo séduisant. Il donne de la fraîcheur au marché des vélos en libre-service en France. Ce n’est pas un vélo « gadget » et l’assistance électrique répond à un vrai besoin.Le prix, quant à lui, est tout à fait correct. A voir quand l’offre de lancement sera finie.

Les défauts que j’ai rencontré sont relativement mineurs et surement dûs à la jeunesse de l’offre (des instabilités au niveau de l’application et une batterie parfois un peu capricieuse). Cependant, avoir une assistance efficace via chat permet de contrebalancer ces soucis. Enfin, tout ceci est assez négligeable au vu de ses qualités. On peut donc dire que c’est tout bon pour ce vélo français !

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